Saturday, November 20, 2021

Extraits de La Puissance de la Joie, de Frédéric Lenoir

 Acceptez-vous vraiment votre vie comme elle est ? Selon Nietzsche, la réponse sera ffirmative si vous consentez à la revivre à l'identique.

- - - - - - - - - - 

[...] Christine Michaud, qui enseigne la psychologie positive, m'a donné ce petit truc : juste avant de s'endormir, se remémorer et ressentir de la gratitude pour cinq événements positifs - mêmes minimes - qui se sont déroulés au cours de la journée : une bonne nouvelle, une rencontre agréable, une lecture, quelques moments de plaisir. Depuis, je m'endors beaucoup mieux, souvent le coeur en joie.

- - - - - - - - - - 

Bergson fait remarquer que les grandes joies créatives, les seuls qu'il considère vraiment, sont toujours le fruit d'un effort. Et il lie cet effort à la résistance qu'oppose la matière : "La matière provoque et rend possible l'effort. La pensée qui n'est que pensée, l'oeuvre d'art qui n'est que conçue, le poème qui n'est que rêvé, ne coutent pas encore de la peine ; c'est la réalisation matérielle du poème en mots, de la conception artistique de la statue en tableau, qui demande un effort. L'effort est pénible, mais il est aussi précieux, plus précieux encore que l'oeuvre où il aboutit, parce que, grâce à lui, on a tiré de soi plus qu'il n'y avait, on s'est haussé au-dessus de soi-même."

- - - - - - - - - - 

Apprenons, car il s'agit bien d'un apprentissage, à utiliser la contrariété pour en faire émerger du positif... et de la joie. 

- - - - - - - - - - 

[...] "Observe ce qui te met dans la joie et ce qui te rend triste." Si je suis triste chaque fois que j'ouvre un cahier de mathématiques pour me lancer dans la résolution d'équations, j'aurais sans doute intérêt à m'orienter vers une autre activité. Si, en revanche, lire de la philosophie ou de la poésie me plonge dans la joie, il ne fait aucun doute que telle est la voie qui correspond à mon tempérament. 

- - - - - - - - - - 

Nous avons vu que la pensée éthique de Spinoza reposait sur le conatus, cet effort que déploie tout organisme vivant pour persévérer dans son être et accroître sa vitalité. Chez l'être humain, le conatus prend le visage du désir, mot utilisé dans un sens très large : en l'occurrence, tous les efforts, impulsions, appétits et volitions de l'homme, précise Spinoza, pour qui le désir constitue l' "essence même de l'homme". La servitude de l'homme réside dans une mauvaise orientation de ses désirs. Il est triste, malheureux et impuissant, car ses désirs sont orientés vers des objets qui diminuent sa puissance au lieu de l'augmenter. 

- - - - - - - - - - 

Spinoza souligne ainsi que la raison, si indispensable soit-elle dans ce travail de discernement, ne suffit pas à nous faire changer : "Un affect ne peut être ni supprimé ni réprimé si ce n'est pas un affect contraire et plus fort que l'affect à réprimer. "

- - - - - - - - - - 

La morale de cette histoire est la suivante : lorsque notre égo est le plus maltraité, lorsque sans raison, et même à tort, on nous rejette, le moment est venu de tout abandonner : la colère, la tristesse, le ressentiment n'ont plus d'importance, puisque je ne m'identifie plus à cet individu, qui s'appelle François, qui a besoin de reconnaissance, de confort, de consolation. Si je peux laisser tout cela, je suis dans la joie parfaite. 


No comments: