Wednesday, January 24, 2018

from Le Rire du Diable (Roland Jaccard)

Dans un questionnaire sur l'amour, Max Frisch demande : "Combien de temps en moyenne vivez-vous avec un partenaire jusqu'à ce que votre sincérité envers vous-même disparaisse, c'est-à-dire que même en silence vous n'osiez plus penser quelque chose qui pourrait effrayer votre partenaire ?" Tout est dit. La réponse n'est même pas nécessaire.

Je n'ai jamais aimé que les nymphettes, l'art et la mort. Mais les nymphettes deviennent vite des mégères, l'art un bloc d'ennui et la mort une grimace triste.

Aimer, c'est peut-être d'abord et surtout jouer avec la perte de l'amour.

Les filles qui couchent avec des hommes qui pourraient être leur père sont souvent au bord de la psychose ; celles qui le font avec des garçons de leur âge sont toujours à la limite de la débilité.


Wednesday, January 10, 2018

extraits de Homo deus, Une brève histoire de l'avenir (Yuval Noah Harari)

Nous autres, mortels, prenons chaque jour des risques avec notre existence, car nous savons qu'elle aura une fin de toute façon. [...] Mais devant la perspective de vivre éternellement, qui serait assez fou pour prendre des paris avec l'infini comme ça ?


L'humanité humaine est malade de la FOMO (Fear of Missing Out), de la phobie de passer à côté de quelque chose, et même si nous n'avons jamais eu autant de choix, nous avons perdu la capacité de prêter réellement attention à ce que nous choisissons.

extraits de Sapiens, Une brève histoire de l'humanité (Yuval Noah Harari)

Je viens de voir que je n'avais pas encore noté les quelques extraits que j'avais marqué lors de la lecture de ce chef d'oeuvre. Les voici.

Depuis la Révolution cognitive, les Sapiens ont donc vécu dans une double réalité. D'un côté, la réalité objective des rivières, des arbres et des lions ; de l'autre, la réalité imaginaire des dieux, des nations et des sociétés. Au fil du temps, la réalité imaginaire est devenue toujours plus puissante, au point que de nos jours la survie même des rivières, des arbres et des lions dépend de la grâce des entités imaginaires comme le Dieu Tout-Puissant, les Etats-Unis ou Google.


De fait, tout indique que la taille du cerveau moyen des Sapiens a bel et bien diminué depuis l'époque des fourrageurs. Survivre en ce temps-là nécessitait chez chacun des facultés mentales exceptionnelles. L'avènement de l'agriculture et de l'industrie permit aux gens de compter sur les talents des autres pour survivre et ouvrir de nouvelles "niches pour imbéciles". On allait pouvoir survivre et transmettre ses gènes ordinaires en travaillant comme porteur d'eau ou sur une chaîne de montage.

L'histoire est une chose que fort peu de gens ont faite pendant que tous les autres labouraient les champs et portaient des seaux d'eau.

Tuesday, January 09, 2018

de Rêveries d'un Promeneur Solitaire, Jean-Jacques Rousseau

L'adversité sans doute est un grand maître, mais il fait payer cher ses leçons, et souvent le profit qu'on en retire ne vaut pas le prix qu'elles ont coûté. D'ailleurs, avant qu'on ait obtenu tout cet acquis par des leçons si tardives, l'à-propos d'en user se passe. La jeunesse est le temps d'étudier la sagesse; la vieillesse est le temps de la pratiquer. L'expérience instruit toujours, je l'avoue ; mais elle ne profite que pour l'espace qu'on a devant soi. Est-il temps au moment qu'il faut mourir d'apprendre comment on aurait du vivre ?

Note personnelle : il est intéressant de mettre cet extrait en relation avec le court extrait suivant, que voici...

Toutes les plus vives peines perdent leur force pour quiconque en voit le dédommagement grand et sûr.

Le sentiment de l'existence dépouillé de toute autre affection est par lui-même un sentiment précieux de contentement et de paix, qui suffirait seul pour rendre cette existence chère et douce à qui saurait écarter de soi toutes les impressions sensuelles et terrestres qui viennent sans cesse nous en distraire et troubler ici-bas là douceur.

Eh ! Comment pourrais-je garder les mêmes sentiments pour ceux en qui je trouve le contraire de ce qui les fit naître. Je ne les hais point, parce que je ne saurais haïr ; mais je ne puis me défendre du mépris qu'ils méritent ni m'abstenir de le leur témoigner.

Celui que sa puissance met au-dessus de l'homme doit être au-dessus des faiblesses de l'humanité, sans quoi cet excès de force ne servira qu'à le mettre en effet au-dessous des autres et de ce qu'il eût été lui-même s'il fut resté leur égal.

Monday, January 01, 2018

Questions et Développements

ARGENT | Evolution

Qu'est-ce qui crée et engendre l'argent ?
J'ai l'impression qu'il y a toujours plus d'argent, est-ce juste ?
Si oui, à quoi est-ce du ? Comment l'argent s'auto-engendre-t-il ? S'incrémente-t-il ? Se reproduit-il ?
Comment grandi la masse monétaire, en gros ?
Est-ce la masse salariale et les taxations ? Puisque tout le reste a une valeur fixe : matières premières.
L'augmentation de la valeur, de la masse monétaire, serait donc intimement liée à la transformation de matières premières, le payement du savoir-faire et des services ?
Y a-t-il une limite ?
Existe-t-il, a contrario, des dynamique de diminution d'argent ? La dévalorisation de certains biens ?
Quelle est l'évolution de la masse monétaire ? Augmentation et baisse s'équilibrent-ils ?


ATTACHEMENT | Les singes de Harlow



PARITE | Domination ?

Y a-t-il une vraie domination de l'homme sur la femme ?
Il y a toujours eu plus de responsables masculins que féminins, pareil pour les scientifiques, soldats, etc. A quoi cela pourrait-il être du ? Domination volontaire ou involontaire ? Par la "force des choses" ?
Est-il possible que la femme domine, d'une façon ou d'une autre ? N'est-ce pas déjà un peu le cas actuellement, même si elle n'occupe pas les places à responsabilités ? De quelle façon influence-t-elle les gouvernements mondiaux masculins ?
Connaît-on des sociétés réellement matriarcales ? Sont-elles aptes à devenir plus grande ? Sont-elles valables au niveau macroscopique, à une échelle plus grande, voire mondiale ?
A-t-on déjà essayé ou imaginé des sociétés mondiales ?

CARL GUSTAV JUNG | La psychologie des profondeurs


SOLIPSISTE | Le suis-je ?





Est-il culturel ou biologique de ressentir les émotions et réflexions comme provenant du cerveau ? Aristote imaginait le siège de la pensée situé au niveau du coeur. Nos pensées créent-elles une sensation physique qui permet de localiser leur origine ?

Pourquoi les berceaux de civilisations et religions sont-ils les plus touchés par la misère et la guerre ?
Afrique, Syrie, Palestine...

Réflexions

A la lecture de Barjavel (La Faim du Tigre), si ma mémoire est bonne, voici quelques réflexions et questions que j'avais notées dans un cahier :

  • portons nous tous les mêmes lunettes à travers lesquelles nous voyons la même chose ?
  • qu'est-ce que la réalité si elle ne peut être perçue de la même manière par un grand nombre d'individus ?
  • alors que l'humain décortique et analyse tout ce qui l'entoure et le constitue, comment en animal ressent-il et voit-il le monde ? quel est son prisme ? a-t-il notion d'une quelconque individualité ? sait-il qu'un arbre est un arbre ou voit-il son environnement comme un tout ? ressent-il le temps qui passe ? sait-il (de façon réfléchie et consciente) que le jour approche ? peut-il anticiper ? un animal qui vient de se réveiller a-t-il conscience du temps écoulé pendant son sommeil ?
  • qu'est-ce qu'un monde sans nos yeux à tous ? (êtres vivants) Qu'est-ce qu'un roman sans lecteur ou un film sans spectateur ?
  • comment s'est formée la première cellule ? Comment naît la vie ? (LUCA)
  • y'a-t-il vraiment un hasard ? Ou tout n'est-il que destin, déterminisme ? Est le "hasard" qui est fait de tout un tas de petits destins logiques qui s'entremêlent ? Ou le grand Destin est-il constitué de petits hasards et coïncidences qui mènent subtilement à un but bien précis, une conclusion universelle, absolue et inéluctable ?
  • Qui, du macroscopique ou du microscopique, mène la danse ? Lequel du hasard des quantas ou des grandes lois de la relativité générale est du mouvement des astres a le plus d'influence ?
  • Un super ordinateur, en tenant compte de toutes les données, nombres, infos, caractéristiques (bio, chimiques, psycho, etc.) du monde entier pourrait-il prévoir l'avenir ? Quel en serait l'algorithme ?
  • Quels sont les éléments perturbateurs extérieurs à notre planète et notre galaxie qui peuvent influencer notre petite échelle ?
  • Si chaque couple n'avait qu'un seul enfant, combien de temps faudrait-il pour que la population mondiale diminue de moitié ? calculer !
  • Si la radioactivité d'un élément se calcule d'après le principe de la demi-vie, quand peut-on considérer que celle-ci est nulle ? (puisqu'elle ne ferait que tendre vers 0 sans jamais l'atteindre ?)
  • La vie est-elle inéluctable ? Est-elle obligatoirement l'un des résultats de l'écoulement du temps, de la rencontre et de l'interaction des éléments dans celui-ci ? Peut-il exister d'autres formes de vie, basées sur d'autres modèles que celui de la cellule ? Notre système et modèle de vie organique est-il lié aux circonstances, au contexte et au hasard, ou est-il absolu, universel et le seul possible ?
  • 1ère loi de la thermodynamique : la quantité d'énergie "contenue" dans l'univers est invariable
    • comment peut-on quantifier ou envisager la quantité, l'importance d'un contenu dont nous ne connaissons pas l'étendue et les limites du contenant ?
    • qu'en est-il de la quantité de matière ? (éléments...)
  • Sommes-nous constitués de matière âgée de 10 exposant -43 secondes ? (mur de Planck)
  • avoir une patte en moins ou deux de trop (pour les "nantis" qui demeurent avec le handicap de n'avoir jamais du se débrouiller), ils n'ont jamais appris ) marcher mais n'en ont pas besoin, puisqu'ils ont une chaise roulante bien équipée et n'empruntent que des chemins faciles...


Sur les chemins noirs (Sylvain Tesson) - extraits

[...]
Pendant que la vitesse chassait le paysage, je pensais aux gens que j'aimais, et j'y pensais bien mieux que je ne savais leur exprimer mon affection. En réalité je préférais penser à eux que les côtoyer. Ces proches voulaient toujours que "l'on se voie", comme s'il s'agissait d'un impératif, alors que la pensée offrait une si belle proximité.
[...]


[...]
Il ne s'agirait pas de mépriser le monde, ni de manifester l'outrecuidance de la changer. Non ! Il suffirait de ne rien avoir de commun avec lui. L'évitement me paraissait le mariage de la force avec l'élégance. Orchestrer le repli me semblait une urgence. Les règles de cette dissimulation existentielle se réduisaient à de menus impératifs : ne pas tressaillir aux soubresauts de l'actualité, réserver ses colères, choisir ses levées d'armes, ses goûts, ses écoeurements, demeurer entre les murs de livres, les haies forestières, les tables d'amis, se souvenir des morts chéris, s'entourer des siens, prêter secours aux êtres dont on avait connu le visage et pas uniquement étudié l'existence statistique. En somme, se détourner. Mieux encore ! disparaître.
[...]

[...]
Fuir, c'est commander ! C'est au moins commander au destin de n'avoir aucune prise sur vous.
[...]

[...]
Il était difficile de faire de soi-même un monastère mais une fois soulevée la trappe de la crypte intérieure, le séjour était fort vivable. Je me passionnais pour toutes les expériences humaines du repli. Les hommes qui se jetaient dans le monde avec l'intention de le changer me subjuguaient, certes, mais quelque chose me retenait : ils finissaient toujours par manifester une satisfaction d'eux-mêmes.
[...]

[...]
J'y découvris l'antienne des condamnés : "Le passé m'a trahi, le présent me tourmente, l'avenir m'épouvante." La marche dans les bois balayait ces effrois. J'aurais pu recomposer la ritournelle : "Le passé m'oblige, le présent me guérit, je me fous de l'avenir."
[...]

[...]
Il fallait que les hommes fussent drôles pour s'imaginer qu'un paysage eût besoin qu'on l'aménageât. D'autres parlaient d'augmenter la réalité. Un jour peut-être s'occuperaient-ils d'éclairer le soleil ?
[...]