Tuesday, October 24, 2017

Tristesse

J'ai perdu ma force et ma vie
Et mes amis et ma gaité ;
J'ai perdu jusqu'à la fierté
Qui faisait croire à mon génie.

Quand j'ai connu la Vérité,
J'ai que c'était une amie ;
Quand je l'ai comprise et sentie,
J'en étais déjà dégoûté.

Et pourtant elle est éternelle
Et ceux qui se sont passés d'elle
Ici-bas ont tout ignoré.

Dieu parle, il faut qu'on lui répondre.
Le seul bien qui me reste au monde
Est d'avoir quelques fois pleuré.

Alfred de Musset

Sunday, August 27, 2017

Dans les forêts de Sibérie

Extraits

Dans la vie il faut trois ingrédients : du soleil, un belvédère, et dans les jambes le souvenir lactique de l'effort.


L'imprévu de l'ermite sont ses pensées. Elles seules rompent le cours des heures identiques. Il faut rêver pour se surprendre.


Le luxe n'est pas un état mais le passage d'une ligne, le seuil où, soudain, disparaît toute souffrance.


RAISONS POUR LESQUELLES JE ME SUIS ISOLE DANS UNE CABANE
J'étais trop bavard
Je voulais du silence
Trop de courrier en retard
et trop de gens à voir
J'étais jaloux de Robinson
C'est mieux chauffé que chez moi, à Paris
Par lassitude d'avoir à faire les courses
Pour pouvoir hurler et vivre nu
Par détestation du téléphone et du bruit des moteurs


En ville, le libéral, le gauchiste, le révolutionnaire et le grand bourgeois paient leur pain, leur essence et leurs taxes. L'ermite, lui, ne demande ni ne donne rien à l'Etat. Il s'enfouit dans les bois, en tire subsistance. Son retrait constitue un manque à gagner pour le gouvernement. Devenir un manque à gagner devrait constituer l'objectif des révolutionnaires. Un repas de poisson grillé et de myrtilles cueillies dans la forêt est plus anti-étatique qu'une manifestation hérissée de drapeaux noirs. Les dynamiteurs de la citadelle ont besoin de la citadelle. Il sont contre l'Etat au sens où ils s'y appuient. Walt Whitman : "Je n'ai rien à voir avec ce système, pas même assez pour m'y opposer."


Offrir des fleurs aux femmes est une hérésie. Les fleurs sont des sexes obscènes, elles symbolisent l'éphémère et l'infidélité, elles s'écartèlent sur le bord des chemins, s'offrent à tous les vents, à la trompe des insectes, aux nuages de graines, aux dents des bêtes; on les foule, on les cueille, on y plonge le nez. A la femme qu'on aime il faudrait offrir des pierres, des fossiles, du gneiss, enfin une de ces choses qui durent éternellement et survivent à la flétrissure.


L'ermite se tient à l'écart, dans un refus poli. Il ressemble au convive qui, d'un geste doux, refuse le plat. Si la société disparaissait, l'ermite poursuivrait sa vie d'ermite. Les révoltés, eux, se trouveraient au chômage technique. L'ermite ne s'oppose pas, il épouse un mode de vie. Il ne dénonce pas un mensonge, il cherche une vérité. 


Pourtant, au fond des bois, il est troublant le spectacle des bêtes. Comment être certain que la danse des moucherons dans le rayon du soir n'a pas une signification ? Que savons-nous des pensées de l'ours ? Et si le crustacé bénissait la fraîcheur de l'eau sans aucun moyen pour lui de nous le faire savoir et sans aucun espoir pour nous de le déceler ? Et comment mesurer les émois des passereaux lorsqu'ils saluent l'aurore sur les plus hautes branches ? Et pourquoi ces papillons dans la clarté du midi ne connaîtraient-ils pas l'intensité esthétique de leurs chorégraphies ? "Le jeune oiseau n'a aucune représentation des oeufs pour lesquels il construit un nid, ni la jeune araignée de la proie pour laquelle elle tisse une toile..." (Schopenhauer in Le Monde...). Mais qu'en sais-tu Arthur, d'où tiens-tu ta science en la matière, de quelle conversation avec quel oiseau t'es-tu pénétré pour avancer pareille certitude ? Mes deux chiens se tiennent face au lac, clignant des yeux. Ils goûtent la paix du jour, leur bave est action de grâce. Ils sont conscients du bonheur de se reposer là, au sommet, après la longue grimpée. Heidegger tombe à l'eau et Schopenhauer aussi. Plouf, la pensée. Je regrette qu'un philosophe héritier du vieil humanisme (onanisme de l'esprit) n'assiste pas à l'oraison silencieuse prononcée par deux chiots de cinq mois devant une faille de vingt-cinq millions d'années. 


L'ermite accepte de ne plus rien peser dans la marche du monde, de ne compter pour rien dans la chaîne des causalités. Se pensées ne modèleront pas le cours des choses, n'influenceront personne. Ses actes ne signifieront rien. (Peut-être sera-t-il encore l'objet de quelques souvenirs.) Qu'elle est légère, cette pensée ! Et comme elle prélude au détachement final : on ne se sent jamais aussi vivant que mort au monde !
note : a-t-il conscience d'influencer ses lecteurs en agissant sur le monde via l'écriture ?


Mishima dans Le Pavillon d'Or : "... Ce qui donne un sens à notre comportement à l'égard de la vie est la fidélité à un certain instant et notre effort pour éterniser cet instant..." Tout ce que nous entreprenons découlerait d'une inspiration éphémère, intangible. Une fraction de seconde fonderait l'existence. Les bouddhistes nomment Satori ces instants où la conscience entrevoit quelque chose. A peine né, le surgissement s'évanoui. A l'aveugle, on chercher à le ramener. On voudrait ressusciter la sensation disparue. Les jours s'écoulent dans ce tâtonnement. L'existence devient errance. On avance, filet à papillon à la main, aspirant à ce qui s'est enfui. Cette tentative mille fois recommencée et mille fois contrariée de revivre le Satori alimente nos efforts jusqu'à ce que la mort nous délivre de l'obsession de revivifier les évanouissements. 
Hélas, on ne se baigne pas deux fois dans les mêmes lacs. Les Satori ne se répètent point. La hiérophanie est à usage unique. Les madeleines ne se réchauffent pas. 
Et les rives du Baïkal me sont à présent trop familières pour me tirer la moindre larme.


Le bonheur dure une seconde. Lorsque l'on se réveille, à l'aube, il y a un moment agréable, juste avant que la conscience se souvienne et que le coeur se serre. 
note : ceci me rappelle une explication donnée par un auteur, disant que son désespoir dort à ses côtés, et se réveille très peu de temps après lui, ne lui laissant que très peu de répit (Hesse ? Cioran ?)


Aujourd'hui, je délaisse les livres. La mise en garde de Nietzsche dans Ecce Homo m'a frappé : "Je l'ai vue de mes yeux : des natures douées, riches et "portées à la liberté", "crevée par la lecture" dès trente ans, devenues de simples allumettes, qu'il faut frotter pour qu'elles donnent des étincelles, de "pensées". "
Lire compulsivement affranchit du soucis de cheminer dans la forêt de la méditation à la recherche de clairières. Volume après volume, on se contente de reconnaître la formulation des pensées dont on mûrissait l'intuition. La lecture se réduit à la découverte de l'expression d'idées qui flottaient en soi ou bien se cantonne à la confection d'un tricot de correspondances entre les oeuvres de centaines d'auteurs.
Nietzsche décrit ces cerveau fatigués qui ne parviennent pas à penser s'ils "ne compulsent pas". Seule la goutte de citron à le pouvoir de réveiller l'huître.
D'où le rayonnement de ces gens qui posent sur le monde une vue libérée de toute référence. 


En Russie, pour signifier qu'on s'en fout, on dit "mnie po figou". Et on appelle "pofigisme" l'accueil résigné de toute chose. Les Russes se vantent d'opposer leur pofigisme intérieur aux convulsions de l'Histoire, aux soubresauts du climat, à la vilenie de leurs chefs. Le pofigisme n'emprunte ni à la résignation des stoïciens ni au détachement des bouddhistes. Il n'ambitionne pas de mener l'homme à la vertu sénéquienne ni de dispenser des mérites karmiques. Les Russes demandent simplement qu'on les laisse vider une bouteille aujourd'hui parce que demain sera pire qu'hier. Le pofigisme est un état de passivité intérieure corrigé par une force vitale. Le profond mépris envers toute espérance n'empêche pas le pofigiste de rafler le plus de saveurs possibles à la journée qui passe. Le soir constitue son horizon limite. 


Je me souviens de mes interventions dans les quartiers sensibles (adjectif dont on affuble les endroits où règne un certain parfum de brutalité).  Les petits gamins étaient très énergiques et me faisaient le plaisir de s'intéresser à ce que je racontais mais se moquaient de mon accoutrement, raillaient ma manière de parler. Je retenais de ces rencontres qu'ils accordaient un prix immense à la reconnaissance vestimentaire, cultivaient l'esprit de quartier et le conformisme comportemental, aimaient les objets coûteux, développaient un soucis maladif de l'apparence, croyaient à la loi des forts, ne nourrissaient pas beaucoup de curiosité pour l'autre et possédaient leurs codes de langage : les signes distinctifs de l'esprit bourgeois. 

Monday, July 24, 2017

Courage et cécité

"La cécité sert à augmenter le courage en nous cachant les périls."

Gulliver

Spontanéité artistique ?

Les hommes cultivés, à force de labour, peuvent-il vraiment encore se targuer d'être sincères ? Ne serait-il pas préférable de laisser l'esprit se façonner d'une manière plus sauvage, et donc peut-être plus naïve car moins influencée ? Cette sincérité, à l'abri d'idées formatées, conditionneuses et castratrices, "baillonantes", serait-elle un pas vers une véritable spontanéité artistique ?

Virginité culturelle

Pour être homme vertueux, e doit-on de tout apprendre en acceptant la possibilité d'un jour (devoir) tout oublier ?)

Tesson...

Sylvain, de son prénom.
Il a écrit Petit Traité sur l'immensité du Monde en 2005, dont voici ce qui me semble être une bonne rigueur à laquelle se tenir pendant les longues périodes de marche :

  • prière
    remercier cette nature, cette création, cette terre, cette vie
  • observation
    observer ce qui m'entoure, la nature, faune et flore, mais aussi minéraux, géologie, etc.
  • contemplation
    prendre plaisir à voir mon environnement, et aussi me contempler moi-même
  • récitation
    chanter des chansons connues, scander des poèmes, et s'y raccrocher si nécessaire
  • souvenir
    fouiller dans ses souvenir et s'en nourrir, s'en abreuver, comme d'une source de réflexion et de plaisir

Monday, July 10, 2017

Fugue dissociative

La fugue dissociative (code 300.131) est un trouble psychiatrique rare caractérisé par une amnésie concernant l'identité personnelle2. Cette fugue se manifeste à court terme (de quelques heures à plusieurs jours), mais peut durer pendant des mois, voire plus. La fugue dissociative s'accompagne d'une incapacité à se souvenir de son passé et l'adoption d'une nouvelle identité2.

Saturday, July 08, 2017

Notes : Le jeu des possibles (François Jabob)

Voici ce que j'ai retenu et qui me semble important ou intéressant dans ce très bon livre :

- l'humain serait une version "adolescente" ou du moins pas vraiment mature de son ancêtre beaucoup plus simiesque : velu, musclé, etc.
Mais alors, comment a opéré la sélection naturelle ? Puisqu'il n'existe pas de "gêne adolescent" (notre ADN ne variant pas au  cours de notre vie)

PAGE 117 - la diversité est facteur de pérennité : elle permet à la sélection naturelle de "choisir" les plus adaptés parmi la grande diversité d'individus. Alors qu'une espèce trop normalisée et pas adaptée serait vouée à l'échec, car aucune possibilité de bifurquer, de tester d'autres genres d'individus

Un peu partout : la biologie, la génétique, la "vie" font bien souvent du "bricolage" en utilisant du vieux pour faire du neuf. Des cellules déjà existantes forment de nouveaux types de structures, etc.

Saturday, June 24, 2017

La quête

Un titre bien pompeux pour un développement relativement modeste et modéré.
Une théorie parmi d'autres :
Imaginons qu'un quelconque Dieu existe. Peut importe son nom et de quels écrits il est le plus proche, celui-ci aurait créé, organisé, ordonné et régi sa création selon certaines lois, certains principes.
Il permettrait à l'homme, par le concours de la science en général (toutes disciplines confondues) ainsi que par la philosophie et autres pratiques spirituelles ou très "théoriques", d'accéder à la connaissance, à la Vérité.
En bref : et si le projet de Dieu était de faire mûrir l'homme à travers sa quête de vérité ? La quête étant plus instructive que la réponse elle-même.
Dieu se disant " Je pourrais leur donner la réponse à toutes leurs questions, mais leurs raisonnements sont bien plus  constructifs s'ils les établissent d'eux-mêmes."
Alors là je pourrais avoir envie de croire en lui.
Sapere aude...

Friday, June 23, 2017

Hallucinations ?

Puisque tous les êtres humains ont certaines particularités en commun, et que ces particularités concernent la perception (tâche aveugle, temps d'intégration de l'oreille, impressions de mouvements sur base de successions d'images fixes, et autres "illusions"), l'homme ne pourrait-il être victime de certaines énormes hallucinations collectives ?
Idéalisme ? (Philosophie)

La tache aveugle

"On ne peut tout avoir et rien payer"


[...]
Dans le champ de vision de tout oeil, il y a un trou, puisqu'à l'endroit où se rencontrent le nerf optique et la rétine, là où toutes les branches terminales des fibres nerveuses de la vue se rassemblent, il n'y a pas de cellules visuelles sur un point d'environ 1,2 mm de rayon. A une distance de 30 cm de l'oeil, un timbre "disparaît" déjà, à 4 m c'est le cas pour une tête d'homme et à 20 m le domaine qui est effacé est cent fois plus grand que la pleine lune. C'est relativement tard que fut découverte cette surprenante lacune de notre vision. En 1668 seulement, le physicien Mariotte fit sensation à la Cour du Roi d'Angleterre par sa stupéfiante démonstration de l'existence de cette tache aveugle : il mit, en effet, la société en joie en privant les ministres de leur tête.
Nous pouvons faire la même chose avec la pièce de cinq centimes et le petit pain sur leur bande noire. Si nous couvrons l'oeil droit avec la main et fixons la figure de droite à partir d'une distance d'environ 40 cm, la figure de gauche disparaît. La bande noire est vue comme noire jusqu'à son extrémité et, si la base était d'une autre couleur, c'est cette couleur qui serait vue comme ininterrompue.
Cette retouche est fait par le cerveau qui comble, par la force de l'habitude, ces failles à l'aide du contenu imagé le plus proche. Etant donné que nos yeux sont toujours en mouvement,  le cerveau est presque toujours suffisamment informé sur l'ensemble de l'image et est donc en mesure de suppléer à ce qui n'est pas visible pour l'oeil, du moins à un moment donné. [...]


La bande noire, sur papier, est d'environ 15 cm de longueur

Edi Lanners, Le Livre des Illusions, 1973

Voir aussi :

Asymétrie du visage

[...]
Droit (rechts, en allemand - right en anglais) a, dans la langue usuelle le deuxième sens de : juste, correct.
Gauche (links, en allemand - left, en anglais) est, par contre, entaché du préjugé contraire de maladroit. ("Sinistre" a également le sens de "mauvais, qui porte malheur").


Un examen attentif nous montre que notre organisme construit de façon apparemment symétrique donne l'avantage, aussi bien du point de vue morphologique que fonctionnel, ou au côté gauche ou au côté droit.


Ainsi, dans un visage qui nous paraît régulier, les deux moitiés diffèrent de façon surprenante. A titre d'exemple, comparons à partir d'une photo de face de l'actrice Brigitte Bardot (au centre), son "visage gauche" (photo du bas) et son "visage droit" (photo du haut). Cette expérience peut être réalisée avec n'importe quelle photo à l'aide d'une glace de poche. Sur la base de nombreuses expériences de ce genre, le Dr Werner Wolff caractérise la moitié droite du visage comme tournée vers la vie. Elle exprime les traits essentiels que l'individu veut également montrer consciemment dans la vie. Du côté gauche, "côté démoniaque de la nuit", se réfugient les traits individuels qui expriment les traits de caractère cachés de la personne, ceux qui sont marqués par l'inconscient. 

Werner Wolff, psychologue et auteur de cette
théorie, a fait l'expérience avec son propre visage
Le côté droit ressemble davantage au portrait normal, il est plus élaboré, expressif et masculin, tandis que le côté gauche est plus vague, plus doux et plus féminin. C'est sûrement la raison pour laquelle les peintres et les sculpteurs choisissent de reproduire de préférence le profil gauche des femmes et le côté droit pour les hommes. 

Cette différence entre les deux moitiés du visage correspond à une différence semblable dans le cerveau. Du fait que les voies nerveuses se croisent, la moitié droite du visage est régie par l'hémisphère gauche du cerveau, siège de tous les processus conscients et rationnels. La moitié gauche du visage, elle, est dirigée par l'hémisphère droit du cerveau sur l'importance duquel nous savons encore trop peu de choses et qui reflètent l'inconscient.[...]

Edi Lanners, Le Livre des Illusions, 1973 (1992 pour l'édition française)

Edgar Allan Poe, écrivain, chez qui l'asymétrie semble vraiment flagrante
Voir aussi : 




Friday, June 16, 2017

Convexe-concave

[...]
La vision en perspective est un art appris, une acquisition de la civilisation. Les enfants et les peuples primitifs ne voient pas encore de plastique dans les objets représentés. Ils sont habitués à mettre sur le même plan la chose-vue et la chose-touchée. Nos habitudes quotidiennes de droitiers, avec la lumière tombant en général d'en haut à gauche (qu'on pense à la manière dont sont aménagés écoles, bureaux, ateliers, etc.) nous ont fait oublier que l'ombre d'un objet doit nécessairement se projeter en bas à droite. Ceci nous amène à attribuer à des objets non familiers quand ils sont reproduits en images la forme qui projette son ombre en bas à droite. C'est ainsi que les cratères lunaires auxquels nous ne sommes pas habitués se confondent pour nous avec leurs contraires.
[...]

Chaque paire d'image représente la même image, mais simplement retournée à 180°



Edi Lanners, Le Livre des Illusions, 1975

Thursday, June 08, 2017

Quatre pas vers la sagesse (petit résumé)

Il existe, d'après Anthony de Melo, quatre étapes primordiales pour arriver à un état dit de sagesse.
Les voici, résumées :
1. Avoir conscience de nos peines, nos faiblesses, nos douleurs : bref, tous les sentiments négatifs qui sont en nous. Arrêter de les camoufler, enlever les oeillères.
2. Comprendre que ces sentiments ne sont pas la réalité, qu'ils ne sont qu'une sensation intérieure et ne représente pas ce qui est vrai et objectif. Il n'est donc pas la peine d'essayer de changer la réalité.Ce serait de l'énergie perdue.
3. Ne pas s'identifier avec ce sentiment négatif. Il a beau être en nous, il n'est pas nous, nous ne somme pas lui. La déprime est en moi.Ce n'est pas moi qui suis la déprime.
4. Comment changer les choses et se chnanger soi-même ?

Tuesday, June 06, 2017

Sobriété ?

Au lieu de courir à tant de faux semblants, à tant de faux bonheurs, apprenez à revenir à des goûts plus simples, à des moeurs plus rustiques ; affranchissez-vous d'un tas de besoins factices, venez vous retremper dans l'antique sobriété, avec des désirs assagis ; revenez à la glèbe, source d'abondance, à la terre, nourrice éternelle ! Sinon, un jour viendra où trop ardent à faire le Dieu l'homme disparaîtra, usé, détraqué par l'excès d'une civilisation à la fin devenue trop délétère à force d'être trop intensive, alors que les insectes qui l'ont précédé sur la planète, lui survivront et continueront de chanter après lui...

J.H. Fabre, Souvenirs entomologiques, 1879

De la servitude

La servitude a pris, à notre époque, une forme plus douce sans cesser d'exister. L'instinct grégaire des hommes n'est pas un instinct heureux. Les guerres, les révolutions, l'ignorance des masses, leur crédulité a fait de nos sociétés un enfer. Beaucoup, et des meilleurs, pour échapper à la contrainte des lois civiles, aux misères matérielles, et surtout aux misères sentimentales, se réfugient dans des ordres religieux où ils subissent du moins un esclavage volontaire.

J.-H. Rosny jeune, La société des insectes, 1931