Wednesday, July 17, 2013

H.G. Wells | La machine à explorer le temps (extraits)

Au fil de mes lectures, j'ai eu l'agréable surprise de tomber sur quelques passages de cette oeuvre, qui me semblent tout à fait pertinents, et dont je vous fais part :  

Le danger : source d'intelligence

[...] Mais avec ce changement des conditions viennent inévitablement les adaptations à ce changement, et à moins que la science biologique ne soit qu'un amas d'erreurs, quelles sont les causes de la vigueur et de l'intelligence humaine ? les difficultés et la liberté : conditions sous lesquelles les individus actifs, vigoureux et souples, survivent et les plus faibles succombent ; conditions qui favorisent l'alliance loyale des gens capables, l'empire sur soi-même, la patience, la décision. L'institution de la famille et les émotions qui en résultent : la jalousie féroce, la tendresse envers la progéniture, le dévouement du père et de la mère, tout cela trouve sa justification et son appui dans les dangers qui menacent les jeunes. [...] 

Le héro arrive dans un monde qui lui semble exempt de tout danger, toute difficulté, parfaitement équilibré et sain.

[...] Dans cette sécurité et ce confort parfaits, l'incessante énergie qui est notre force doit devenir faiblesse. De notre temps même, certains désirs et tendances, autrefois nécessaires à la survivance, sont des sources constantes de défaillances. Le courage physique et l'amour des combats, par exemple, ne sont à l'homme de grands secours - et peuvent même lui être obstacles. Dans un état d'équilibre physique et de sécurité, la puissance intellectuelle, aussi bien que physique, serait déplacée. [...] Pour une telle vie, ceux que nous appellerions les faibles sont aussi bien équipés que les forts, et de fait ils ne sont plus faibles. Et même mieux équipés, car les forts seraient tourmentés par un trop plein d'énergie. [...]

[...] C'est une loi naturelle trop négligée : la versatilité intellectuelle est le revers de la disparition du danger et de l'inquiétude. Un animal en harmonie parfaite avec son milieu est un pur mécanisme. La nature de fait jamais appel à l'intelligence que si l'habitude et l'instinct sont insuffisants. Il n'y a pas d'intelligence là où il n'y a ni changement, ni besoin de changement. Seuls ont part à l'intelligence les animaux qui ont à affronter une grande variété de besoin et de dangers.

Où en sommes-nous ?

Pour terminer ces extraits, en voici un autre, qui pourrait, me semble-t-il, être tout à fait adapté à notre époque :

[...] pour ma propre part, je ne puis croire que ces récentes périodes de timides expérimentations, de théories fragmentaires et de discorde mutuelle soient le point culminant où doive atteindre l'homme. [...]

Il s'agit ici de l'essentiel des réflexions du narrateur (du moins celles qui m'ont marqué). En effet, toute l'histoire est surtout faite de la narration des découvertes et de périls de toutes sortes vécus par le protagoniste principal, l'Explorateur du Temps. Un subtil mélange, en quelque sorte.

A mettre entre toutes les mains et les paires d'yeux !