Wednesday, February 16, 2022

Extraits de La Porte du Ciel, de Eric-Emmanuel Schmitt

 Le sentier diffère de la route - il n'en existait pas à l'époque. Alors que le sentier reste un chemin obtenu par le consentement du paysage, puisqu'il suit ses mouvements, la route, conçue abstraitement par des géomètres, l'agresse en le coupant. Le sentier épouse la nature, la route la viole.

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L'économie de termes sollicite l'imagination. Les meilleures descriptions se passent de description. L'auteur se montre plus aisément poète par famine de mots que par gavage. Mieux vaut suggérer que de dépeindre, laisse entendre que hurler mille phrases. De même qu'un regard ne se réduit pas à un iris, une personne ne se limite ni à ses traits ni à ses membres - ou alors c'est un cadavre ! Elle brille d'une énergie, d'une intensité, d'un présence qui transcendent le visible. 

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"Les renards ont des tanières, les oiseaux du ciel ont des nids, les hommes n'ont pas de lieu où reposer leur tête."