mardi, juin 24, 2014

La faim du tigre - extraits

(...) L'homme-outil-machine n'est sans doute pas, en soi, une faute ou une erreur, un crime contre le vivant. Son erreur et son crime, c'est d'utiliser ses mains, ses outils, son intelligence en dehors de sa fonction, pour le seul développement matériel mathématique de l'espèce, sans harmonie ni équilibre de celle-ci en elle-même ni avec les autres parties du monde vivant. C'est la caractéristique même de la prolifération cancéreuse. (...)

(...) Chaque morceau de l'humanité dispersée, chaque peuple et chaque nation, on peut même dire chaque homme, se mit à parler son propre langage et à ne plus rien entendre à celui du voisin. La langue première, celle qui signifiait la Vérité, fut oubliée. Le Verbe, qui était désignation, ne fut plus qu'excrétion.(...)

(...) Le rôle de toute religion est de faire comprendre à l'homme ce qu'est la création, quelle place il y occupe et quel rôle il y joue. Et jamais, jamais, jamais, de lui dire "Ne cherchez pas à comprendre".
Le rôle de toute religion est d'établir entre l'homme et le reste du monde des rapports exacts. Et jamais, jamais, jamais, de dresser entre le monde et l'homme des remparts de fumée et des murs d'illusions.
Le rôle du prêtre est de prendre le fidèle par la main et de le conduire, par le chemin du rite, vers la vérité.
L'initiation à tous les mystères, la clé qu'on donnait au néophyte, c'était l'explication qui lui permettait de comprendre. La sublime clarté dont parlent les mystiques, c'est celle de la compréhension. Tout leur est clair. Mais ne peuvent dponner la clef ceux qui l'ont perdue, ne peuvent montrer le chemin ceux qui ne savent plus que le chemin existe. Ne peuvent rien expliquer ceux qui ne savent plus rien. (...)

Le suicide des bobacs...

Barjavel, La Faim du Tigre

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Extraits de Serres chaudes, de Maurice Maeterlinck

CHASSES LASSES Mon âme est malade aujourd’hui, Mon âme est malade d’absences, Mon âme a le mal des silences, Et mes yeux l’éclairent d’ennui...