Chanson
Courtisans ! attablés dans la splendide orgie,
La bouche par le rire et la soif élargie,
Vous célébrez César, très bon, très grand, très pur ;
Vous buvez, apostats à tout ce qu'on révère,
Le chypre à pleine coupe et la honte à plein verre... -
Boursier qui tonds le peuple, usurier qui le triches,
Gais soupeurs de Chevet, ventrus, coquins et riches,
Amis de Fould le juif et de Maupas le grec,
Laissez le pauvre en pleurs sous la porte cochère,
Engraissez-vous, vivez, et faites bonne chère... -
La bouche par le rire et la soif élargie,
Vous célébrez César, très bon, très grand, très pur ;
Vous buvez, apostats à tout ce qu'on révère,
Le chypre à pleine coupe et la honte à plein verre... -
Mangez, moi je préfère,
Vérité, ton pain dur.
Vérité, ton pain dur.
Boursier qui tonds le peuple, usurier qui le triches,
Gais soupeurs de Chevet, ventrus, coquins et riches,
Amis de Fould le juif et de Maupas le grec,
Laissez le pauvre en pleurs sous la porte cochère,
Engraissez-vous, vivez, et faites bonne chère... -
Mangez, moi je préfère,
Probité, ton pain sec.
Probité, ton pain sec.
L'opprobre est une lèpre et le crime une dartre.
Soldats qui revenez du boulevard Montmartre,
Le vin, au sang mêlé, jaillit sur vos habits ;
Chantez ! la table emplit l'Ecole militaire,
Le festin fume, on trinque, on boit, un roule à terre... -
Soldats qui revenez du boulevard Montmartre,
Le vin, au sang mêlé, jaillit sur vos habits ;
Chantez ! la table emplit l'Ecole militaire,
Le festin fume, on trinque, on boit, un roule à terre... -
Mangez, moi je préfère,
O Gloire, ton pain bis.
O Gloire, ton pain bis.
O peuple des faubourgs, je vous ai vu sublime.
Aujourd'hui vous avez, serf grisé par le crime,
Plus d'argent dans la poche, au coeur moins de fierté.
Et vive l'empereur ! et vive le salaire !... -
Aujourd'hui vous avez, serf grisé par le crime,
Plus d'argent dans la poche, au coeur moins de fierté.
Et vive l'empereur ! et vive le salaire !... -
Mangez, moi je préfère,
Ton pain noir, Liberté !
Victor Hugo, Les Chatiments
Ton pain noir, Liberté !
Victor Hugo, Les Chatiments
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