La Terreur Rose
Le rose n'est pas une couleur, c'est le bâtard du rouge triomphant et de la lumière coupable ; né d'un inceste où l'enfer comme le ciel ont joué un rôle, il est resté la teinte de la honte. Mais cela, je ne l'ai senti que plus tard, quand il m'était devenu impossible de sortir encore de la géhenne.
La connaissance d'après coup, celle qui arrive trop tard pour vous sauver, me rappela que le rose est jumellé à l'horreur.
Fleur sanglante des poumons phtisiques, mousse aux lèvres des hommes qui meurent la poitrine percée, tissus visqueux des foetus, prunelles affreuses des albinos morbides, témoin du virus et du spirochète, compagnon des sanies et de toutes les purulences, il a fallu l'innocence et l'admiration des enfants et des jeunes filles pour l'entourer de désirs et de préférences, et cela même démontre sa malice et sa ténébreuse essence.
Jean Ray, les Derniers Contes de Canterbury, La Terreur Rose
Extrait de Les Oscillants, de Claudio Morandini
Vraiment, je les sens osciller, ces pauvres Crottardais, dans chacun de leurs gestes, chaque jour, et si je pouvais les observer pendant leu...
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Connais-moi si tu peux, ô passant, connais-moi! Je suis ce que tu crois et suis tout le contraire : La poussière sans nom que ton pied foule...
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