dimanche, mai 04, 2014

Imaginez ! ARTE - Espérance de vie

Imaginez un vieux monsieur qui meurt à l'âge de cent ans, et qui avant de mourir s'aventure imprudemment à faire le décompte, à retrancher tous les moments qu'il a perdu, au fond. Et qui faisant ce décompte périlleux découvre, à l'instant de mourir, que malgré ses cent ans il meure prématurément.
L'augmentation de l'espérance de vie n'est pas un progrès, c'est une performance. Et une performance qui ne change rien à l'affaire. Parce qu'on ne meurt pas moins, ni mieux. Quand on meurt plus tard, chaque anniversaire n'est pas une année de plus mais une année de moins. Alors combien d'années de moins voulez-vous en plus ?
Sur toutes les télés du monde on voit des reportage sur des centenaires vigoureux. "A 102 ans, Robert ne dédaigne pas de mettre lui-même le couvert..." SUPER ! Ca vous fait une belle jambe. Ca lui fait une belle jambe... Autant dire de Mathusalem qu'à 478 ans il ne paraissait que 316... Ca n'est pas tant aimer la vie que de regretter qu'elle s'achève. C'est au contraire détester son caractère provisoire que de lui demander un sursis. En un sens on peut dire que la mort est toujours jeune, puisque chaque homme est le premier à mourir. Et la vraie question n'est pas de savoir comment ne pas mourir, mais de savoir comment ne pas mourir avant d'avoir vécu.


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Extraits de Serres chaudes, de Maurice Maeterlinck

CHASSES LASSES Mon âme est malade aujourd’hui, Mon âme est malade d’absences, Mon âme a le mal des silences, Et mes yeux l’éclairent d’ennui...